jeudi 28 mars 2024

 Mardi 26mars,

Petit passage en Afrique du Sud, chez Hilary et Chris. Nous accumulons les  kilomètres, aussi nous apprécions ce  genre de pause au milieu de nulle part, entourés de Nature brute, loin des bruits de la ville. Un serpent passe tranquille sur cette piste rocailleuse. Il est jaune  et noir. Nos hôtes  ont un livre sur  les rampants d’Afrique mais difficile de l’identifier formellement. Dangereux ou pas, je l’ai trouvé beau dans sa tenue contrastée et criarde.

La route vers le Swaziland nous réserve quelques surprises avec  Google Maps qui finalement cherche au plus court en nous imposant presque 2 heures de piste dont nous nous serions bien passé !

Swaziland, la moitié de  la Belgique en superficie. Nous arrivons sous la pluie. C’est gris et moche comme partout dans le monde !

Le  lendemain pareil même chose ! On lit, on se fait un  film que j’ai emporté sur clé USB. Oppenheimer. 3 heures de  cinéma sur cet homme, physicien inventeur de  la bombe atomique. Je n’ai pas vu le temps passé, ce qui est bon signe pour digérer l’histoire de ce personnage très controversé à l’époque et  qui a eu  bien du mal  à assumer sa fonction de scientifique face aux politiques et militaires qui  sortaient de la seconde guerre mondiale et étaient déjà en conflit avec les japonais pour le contrôle de  l’océan Pacifique (pacifique que ça finalement non ???)

Mardi 26, ça s’éclaircit ! On est  surpris par l’atmosphère changeante. Ça sent différemment. Oiseaux et  insectes chantent autrement. Une tripotée de petits singes passent devant la maison où  nous logeons. Le soleil, sa lumière, sa chaleur et  voilà que  tout change !

Nous sommes remontés bien  Nord et la région subtropicale que nous abordons est caractéristique puisqu’en Afrique Sud, proche de l’océan, le climat a, comme  chez nous, 4 saisons. Ici  l’humidité est plus intense. Il n’y  que 2 saisons, la pluvieuse et la sèche. Nous sommes à la limite des deux et  il  nous faut espérer que la saison sèche s’impose afin que lors de nos 3 prochaines étapes nous puissions profiter des animaux sauvages qui, en saison des  pluies n’ont aucune raison de  chercher les points d’eau qui  permettent de les observer.







Randonnée d’une heure trente dans un parc national où nous marchons parmi les zèbres, antilopes, gnous et phacochères, sans que ni  les uns  ou  autres  se sentent gênés  par leur simple présence. Pas  de crainte, entente cordiale qui peut faire réfléchir sur notre façon de communiquer , nous humains ! Je vous avoue que je  n’ai pas encore croisé un zèbre , un gnou  ou  tout autre animal du coin avec un téléphone portable; mais bon, un jour peut être, sait on jamais !!!

Avant cette randonnée, nous avons visité un  centre d’artisanat local très intéressant et original où j’ai pu filmer le  travail de  ces  gens qui  ébauchent, rognent dans le bois, au couteau en finissant en douceur au papier de verre pour donner tout un sens à ce  travail manuel non répétitif de l’art primaire mais pas spécifiquement naïf ! Merci messieurs d’avoir accepté la présence de la caméra qui aide quelque  part à la compréhension de votre quotidien auprès de ceux qui ne savent pas comment vous vivez et que j’ignorais jusqu’à présent..





Mercredi 27 mars,

Rando  dans la Malolotja reserve, où les animaux du même type qu’hier mais  plus nombreux, nous accompagnent. Au bout du  chemin, vue sur une cascade mais la randonnée est costaud. Huit  kilomètres de piste en voiture puis 5 kilomètres entre 12OO et 1500 mètres très pentus. Nous étions seuls sur ce  sentier et la beauté du paysage nous a une nouvelle fois emporté juste avec un  sourire de plaisir !











Demain matin,en route vers Hoedspruit pour au moins 5 heures de route et le premier contact avec le parc Kruger !

vendredi 22 mars 2024

 Lundi 18 mars 

Bon anniversaire à ma petite maman qui a aujourd’hui 89 printemps. Bon pied c’est pas sûr mais bon  œil c’est certain !

Nous sommes donc entrés  au Lesotho avant hier, sans problème particulier ou de longue attente à la frontière. Par contre , la route pour y  arriver était défoncée de nids  de poules que  l’on peut qualifié, sans exagérer, de nids  de dindons.

Une nuit à Maseru, la capitale  qui  ressemble plus à un énorme village qu’à  une métropole mais cette enclave dans l’Afrique du Sud n’est pas plus grande que la Belgique  pour seulement 2 millions d’habitants. Nous sommes en Afrique, la vraie, l’authentique !


Sortis de cette ville, on  attaque la montagne. C’est rude, genre  steppe mongole avec juste quelques arbres de temps en temps.
Ici, on se déplace à pied mais surtout à cheval et on s’aide de mulets pour transporter des victuailles ou du matériel jusqu’au  village où l’on réside et ce  sont des heures de déplacement dans des paysages d’une beauté incroyable et  d’une dureté  sans nom. On a croisé ces gens, à cheval, à pied ou à dos d’âne et qui nous font signe et  avec un sourire, pour la plupart, alors que nous marchons 3 heures dans ces mêmes paysages, pour  admirer une  splendide cascade de 200 mètres, qu’eux ne regardent même plus. Et  pourtant, quand vous marchez sur les chemins à mules de cette steppe jaune pâle cramée et  que surgit une énorme crevasse, gorge abyssale où cette eau de montagne a trouvé l’endroit pour sauter dans le vide, vous restez baba  devant le spectacle de la nature, tableau  vivant d’un sculpteur inconnu mais génial !
Nous sommes comme eux, nous avons tous de belles choses à voir tout près de chez nous, mais l’habitude fait que l’on oublie, que l’on n’y  pense même plus.






La modernité a également son chemin jusqu’ici  car les téléphones portables ne sont pas rares. Le paradoxe est saisissant dans ce  bout d’Afrique perdue mais c’est ainsi mais nous découvrons surtout moins de misère qu’en Afrique du Sud. Pour preuve, en ce mardi 19 mars, dans l’après midi, on  se prépare pour une sortie à cheval dans la montagne. Catherine abandonne par peur du bidet et je continue avec un jeune  guide  qui m’emmène durant plus de 2 heures dans cette steppe que j’ai déjà présenté.
Je ne suis jamais monté sur un cheval ! Mon  guide me montre les  gestes primaires à adopter et le début s’avère assez sympa. Je lui avait  demandé, si possible, de me conduire vers des gens afin de mieux comprendre leur quotidien. Il a bien assimilé ma demande et mon « rendez-vous en  terre inconnue » commence !




Nous abordons une dame de 85 ans  qui est occupée à préparer le  pain pour ses 3 petits enfants, dans une espèce de  four en plein air couvert de tôle  ondulée. Tout se  fait au feu de bois bien sûr ! Le guide m’explique que la solidarité est encore présente et  nécessaire dans ce  pays mais que la modernité ou calamité du chacun pour soi  prend doucement le dessus. Comme chez nous !
Je  pose des questions que mon guide traduit et je constate immédiatement la sincérité des  réponses qui n’ont eu besoin que de quelques dixièmes de secondes en réflexion. Demander à des enfants de 7 à 10 ans si ils sont heureux et voir de suite leur sourire, sans un mot utile à justification.
Ma journée est belle ! Nul besoin de les photographier ou filmer, leur témoignage suffit à mon bonheur.



Idem  pour ces 3 dames qui glanent  des épis de seigle pour la solidarité communautaire et à qui je pose la même question pour finalement avoir les mêmes sourires  voire  rires entendus.

J’ai pris une leçon, une fois n’est pas coutume, d’humilité et  simplicité qui  font aimer la vie et la façon que  j’ai de  vouloir partager !










Pour nous situer, nous sommes pratiquement au milieu du pays; à Semonkong, pour les curieux qui veulent voir sur une carte du Lesotho.
L’avant  dernier soir, nous voyons arriver un camion ou plutôt un appartement  sur roue, un morceau !
J’entends parler français donc la curiosité l’emporte et nous faisons connaissance de Dorothée, Guillaume, Gustave et Edgard. Un couple, deux enfants qui ont pris la route avec leur engin, après avoir tout abandonné il y a 2 ans et demi et l’Afrique est leur logement mouvant  depuis ce temps. On partage, on échange avec suffisamment de temps (jamais assez de temps pour raconter ses expériences de voyage) et puis nous reprenons la route pour rejoindre à nouveau l’Afrique du Sud.
Nous restons toutefois proche de la frontière du Lesotho qui laisse des traces dans la mémoire et les paysages qui  nous entourent non rien à envier aux décors de western du Colorado américain..
Traverser un village ou une terre africaine est un plaisir de vie, d’odeurs, de couleurs accompagnées de sourires et de petits signe de main adorables. Pourvu que ça  dure !!!






Demain, samedi 23 mars, nous reprenons la route vers le Nord direction le Swaziland ou Eswatini en langue locale. À très bientôt donc pour la  suite du voyage !

samedi 16 mars 2024

 Après les  manchots,petite balade en bateau depuis Hout Bay à 40 mn de route de Simon’s Town. On vogue autour de quelques îlots où s’entassent des centaines de phoques qui plongent puis remontent sur les rochers pour une sieste au soleil et comme ça toute la journée ; ça doit être épuisant une vie de phoque. Et puis manger du poisson à chaque repas ce doit être lassant à force.

La route de la corniche (Chapman’s peak) est une petite merveille avec des vues plongeantes voire vertigineuses sur un Atlantique agité.












Au retour, nous comptions sur un bain dans une petite baie découverte au hasard, où les rochers font penser aux  Seychelles, mais le vent de sud est est monté tout en refroidissant flots et air de la côte.



Le lendemain fut un jour particulier pour moi. J’ai en effet passer  plusieurs fois au large de ce cap de Bonne Espérance, lorsque je naviguais au long cours. Je découvre l’envers du décor dans un panorama de falaises déchiquetées presque insoupçonnables depuis le large, à travers une randonnée plutôt sévère de deux heures, sur un sentier bordant cette extrémité sud de l’Afrique. Frissonnant !!!
Je ramasse un petit caillou, comme je le fais chaque fois que je passe dans un endroit marquant.









Vendredi 15 mars,
Il est  temps de quitter la région de Capetoxn  pour rejoindre, en un vol de deux heures, Johannesburg avec une nuit d’hôtel avant de reprendre la route plein Sud vers le Lesotho. Une autre histoire commence !





mardi 12 mars 2024

 Vendredi 8 mars

Après le premier parc  animalier, nous repartons vers l’ouest pour terminer la  boucle toute au  sud de l’Afrique et profiter du bord de mer, si  possible, en baignade et randonnée.

Mossel bay, première étape maritime. l’océan gronde juste au  pied de l’appartement loué et  la  baignade est courte, vivifiante mais moins froide qu’à Cape  Town où je n’avais pas été  plus haut que la taille !

Le lendemain, sur une plage moins forte en  vagues et protégée des requins à l’aide de  filets tendus au  large, je  tiens un peu plus longtemps. N’oublions pas que l’Antarctique envoie des courants très froids et qu’ils  n’ont pas le « Gulf stream » qui tempère  nos eaux européennes.


Étape suivante, toujours maritime, Hermanus, on se rapproche de Cape  Town où  nous terminons la  première boucle du  voyage. Grande baie au  pied des montagnes. Côte sauvage déchiquetée avoisinant de  longues plages ourlées de  dunes au  sable gris clair et  très fin. Baignade limitée à un secteur très peu large  et  surveillée façon « Alerte à Malibu » sans Pamela Anderson !

Au  petit matin, surprise; durant la nuit un hibou  grand duc  est venu se reposer sur  une  branche juste au-dessus de la terrasse..



Parenthèse :

Après avoir discuté assez longuement avec Sophia, notre hôte à Addo Éléphant, notre regard  s’aiguise et notre naïveté prend une claque. Pas forcément notre naïveté mais notre espoir d’une autre vision des choses.

Comme je l’ai précisé dans un article précédent, j’attends de  pouvoir poser un  regard, voire pire, un  jugement sur le rapport entre les Hommes de ce pays.

Blancs  colonisateurs en  minorité d’un côté et noirs autochtones majoritaires  de  l’autre.

Grâce à Sophia, française et mariée à un sud  africain, notre vision a changé.

L’apartheid des années 90 a progressé, dans le sens où les écriteaux « réservé aux blancs », « réservé aux noirs », ne sont plus présents ; mais le  contexte reste le même. Tout est ancré sur  une ségrégation d’origine et irréversible malgré une  image positive montrée au monde entier.

On ne  s’aime pas, on  se mélange pas. On a peur, surtout le  blanc qui  craint le noir qui  reste l’homme des petits boulots mal payés et que l’on encourage  surtout pas à aller vers une éducation , pour lui et ses enfants, qui pourrait nuire à la suprématie du  maître blanc. Celui ci  se  protège avec du fil barbelé ou des clôtures électriques autour de sa  propriété. Il paie des gardiens noirs pour surveiller son  domaine, en espérant qu’ils soient de  confiance.

Ce  pays est difficile à vivre, tout en  apparence et où je ne pourrai pas m’installer car je serai malheureux de me battre pour des valeurs qui restent risibles pour les gens d’ici, quelque soit leur couleur.

Donc on visite un  très beau pays, avec toutes les précautions nécessaires pour rester à notre place de touriste voyeur.

Nous découvrons des paysages, des animaux, des personnes et  devons nous contenter d’être observateur non gêneur. Cela  fait partie des voyages tels que nous les concevons, c’est notre choix et ce  n’est jamais décevant puisque nous apprenons encore et toujours.

je  termine là  cette parenthèse plutôt négative mais nécessaire à la compréhension de ce que l’on vit avec cette courte vidéo d’un Township ou Favella ou bidonville.


Mardi 12 mars 

Après Hermanus, dernière étape de  première boucle de  trois semaines à Simon’s town. Nous sommes à quelques kilomètres du cap de Bonne Espérance. Ce  n’est pas le cap  le plus Sud  de  l’Afrique, comme on le croit souvent mais c’est le plus connu, occultant ainsi le  cap des Aiguilles qui  est lui, le plus austral du continent africain et  pas très éloigné d’ici..

Nous sommes entourés de  monts  arides et  sauvages, ourlés de jolies plages où des piscines à marée  permettent une baignade à l’abri des  grosses vagues, dans une eau entre 17 et 18 degrés. Ce  n’est pas des  plus chaud mais c’est tonique.

C’est aussi à quelques kilomètres d’ici que s’ébattent des manchots d’Afrique du Sud. Ils  étaient 2 en 1982 et la colonie avoisine  les 2000 de nos jours.

Au vu  programmes  proposés par la télévision, c’est sûr qu’ils  ont préféré faire l’amour !










mercredi 6 mars 2024

 Vendredi 1er mars 

Les autruches d’accord, mais l’attrait  principal de ce coin, c’est le « Swartberg pass »; le col du mont noir en traduction littérale.

L’ascension et la descente côté Nord de ce col n’a, au premier abord, absolument  rien de noir. On démarre de la plaine plutôt verdoyante de quelques champs d’oliviers et de palmiers yucca ou aloès, on ne sait pas trop vu que l’on n’en  connaît pas le nom.

La route bitumée s’arrête tout à coup pour laisser place à une piste, certes carrossable, mais qui fut  creusée dans la roche, par l’homme  durant 7 ans au cours du 19 ème siècle et sur 25 kilomètres, pour un passage au  col à pratiquement 1600 mètres. Je commence à mieux comprendre ou interpréter le terme « Noir »

L’ascension est lente, pentue par endroits et  formée de lacets ardus à négocier sur cette piste de gravier grossier. La descente est encore plus vertigineuse et la roche rose ocre est formée de plis, comme une mer  ondulante donnant une apparence d’une  houle perturbante. La végétation est  courte, épineuse malgré  quelques arbustes aux fleurs en calice d’un jaune et rose fuchsia éclatant.

Juste  après une courbe, un canyon profond  envoie cette impression de  vertige déséquilibrant de beauté. On termine la descente dans une gorge oasis où une rivière essaye de rafraîchir le tableau de  son maigre filet d’eau, entourée  de quelques majestueux eucalyptus au tronc couleur  ivoire délavé, avec  en toile de fond un surplomb rocheux qui  paraît menaçant, semblant démontrer que  nous ne sommes décidément pas grand chose et  que l’humilité est de  mise.






Un restaurant,conseillé  par notre hôte du moment,nous remet  en phase avec notre réalité de terrien bon vivant et  l’autruche se retrouve à  l’honneur dans l’assiette, pour notre plus grand plaisir.

On  reprend notre route vers l’Est  le lendemain matin. 4OO kilomètres de paysages arides et montagneux, avec des portions de route en béton de 80 kilomètres sur une seule voie. On ne croise pas grand monde dans ces  contrées reculées mais c’est tout de même perturbant ce genre de route où  doit rouler à  gauche tout en restant au milieu de la chaussée. Sur ces 80 bornes on a peut être croisé 10 voitures et à chaque fois, on dégage sur son bout de piste, le  temps d’un signe de la main ou d’un appel de phare. On pense à l’Australie dans ces moments là.
Je vous promets que tout ce qui est désertique est extrêmement reposant.

Nous rejoignons un  endroit perdu dans des  hectares de  culture d’agrumes, le long d’une rivière. L’atmosphère change, les oiseaux chantent autrement, les  insectes fredonnent des chants plus africains.

Demain, j’ai rendez-vous avec mon animal préféré.



Lundi 4 mars

Nous Logeons à 40 minutes d’ Addo Elephant National Park, notre premier parc animalier du voyage et non des moindres puisque c’est le 3 ème plus  important du  continent africain.
L’expérience avec les éléphants en Thaïlande en 2015 m’a profondément marquée. Nous avions eu la chance de fréquenter durant 2  jours, ces  pachydermes si élégants, au regard  expressif et doux.
Nous  avons vécu un moment sympathique avec ces animaux au Sri  Lanka  mais dans un contexte différent car ils étaient à l’état sauvage tandis qu’en Thaïlande, ils avaient travaillé avec  l’homme et nous pouvions avoir alors, un contact tactile inoubliable.

Ici, c’est notre première rencontre avec l’éléphant d’Afrique, plus imposant en taille de corps et d’oreilles.
L’entrée du  parc vers 10 h du matin fut plutôt calme en  observation animale .
Un singe, une paire de phacochères vilains à souhait et  plus loin les  premiers zèbres nonchalants malgré une  température clémente autour de 25 degrés. Un hibou perdu, le long de la piste me regarde d’un œil couleur or apeuré alors qu'un beau rapace me nargue du haut de son perchoir.
On progresse doucement sur ce gravier chaotique limité à 40 km/h mais si l’on veut prendre le temps de  fouiller du  regard à droite et à gauche, on ne dépasse guère les 10 km/h.
C’est au  tour  des gazelles, fines, élégantes et aux  cornes presque aiguisées de nous laisser passer sans  presque un  regard ou  limite dédaigneux.
Le temps passe assez rapidement malgré tout mais il faudra attendre le  tout début d’après midi, où les heures se font plus chaudes, pour enfin sentir (l’éléphant a du  parfum) et voir ceux que j’attendais.

Ils sont une demi  douzaine à patauger, s’abreuver, s’arroser d’eau et de boue  autour de ce point d’eau. On remarque immédiatement le mâle  dominant. Par  la taille bien sûr, mais surtout par la façon qu’il a d’occuper le  plan d’eau en maître. Moi d’abord et veuillez attendre votre tour.
Non mais, c’est qui le  patron ?
Nous sommes derrière une palissade en planches percée de  rectangles d’observation.
Plus nous avançons vers  sortie du  parc, plus les points d’eau se multiplient et là, pas de protections.
Nous sommes au  plus près des  troupeaux où éléphants, zèbres et phacochères se côtoient en respectant bien sûr la hiérarchie du plus balaise  pour l’accès au plan d’eau.
Seuls les phacochères espiègles et rapides se  faufilent entre les énormes pattes pachydermiques, se coursant comme des gamins dans une cour d’école.

La voiture, garée en bord de piste semble énerver un mâle  dominant qui désire traverser le chemin. 
Les oreilles de l’animal battent plus fort (pas bon signe), il faut alors s’avancer un  peu plus et  très lentement car nous sommes sur son territoire et nous gênons. Voyant notre mouvement, il se calme et  emmène paisiblement sa  petite famille à  travers la steppe broussailleuse, nous  laissant avec ce frisson qui nous fait penser que l’on a bien agi  mais qu’on a eu  chaud à nos  miches quand même……

Encore un  dernier point d’eau avec beaucoup d’éléphants avant la  sortie du parc et  voilà une journée bien remplie où j’ai pu  retrouver mon animal préféré mais je changerai peut être d’avis lors  de ma première rencontre avec le  roi lion, qui  sait ???